« Le contexte personnel (logement, charges familiales) et professionnel (autonomie, soutien managérial) joue un rôle déterminant ».

Depuis la crise sanitaire, le télétravail s’est durablement installé dans l’organisation du travail en France : en 2023, quelque 26 % des salariés y avaient déjà recours selon la dernière étude publiée par la DARES en mars 2025. Or, s’il présente de nombreux avantages, il n’est pas non plus sans effets négatifs. Une récente étude de la DARES met ainsi en lumière plusieurs risques psychosociaux associés à son développement (1).

Trois grandes catégories de risques

L’étude identifie trois grandes catégories de risques psychosociaux liés à la généralisation du télétravail.

  1. La distanciation des relations sociales : la diminution des interactions avec les collègues et la hiérarchie peut entraîner un isolement, une perte de repères collectifs et affaiblir la dynamique d’équipe. En 2021, 37 % des télétravailleurs déclaraient se sentir isolés, contre 22 % des salariés en présentiel.
  2. L’intensification du travail : bien que le télétravail puisse accroître l’autonomie, il s’accompagne aussi d’une hausse des exigences, d’une hyperconnectivité accrue, d’un brouillage des limites horaires et d’un risque de surcharge mentale. Ainsi, 23 % des télétravailleurs déclaraient une augmentation de l’intensité de leur travail pendant la crise sanitaire.
  3. Les difficultés d’articulation entre vie professionnelle et vie personnelle : le télétravail peut accentuer le brouillage entre sphères privée et professionnelle, compliquer la gestion des temps de vie et, notamment pour les femmes, aggraver la charge mentale domestique. L’étude souligne que de nombreux télétravailleurs rencontrent des difficultés pour concilier leurs diverses obligations.

Une infinité de situations différentes

La DARES souligne aussi que ces risques ne touchent pas tous les salariés de la même façon. Le contexte personnel (logement, charges familiales) et professionnel (autonomie, soutien managérial) joue un rôle déterminant. Certains salariés bénéficient pleinement des avantages du télétravail, tandis que d’autres voient leur santé mentale fragilisée. Les auteurs insistent sur la nécessité pour les employeurs d’intégrer ces évolutions dans leurs politiques de prévention, en adaptant les modes d’organisation et en soutenant le maintien du lien social au sein des équipes.

(1) “Les risques psychosociaux associés au développement du télétravail”, mars 2025, consultable sur www.dares.travail-emploi.gouv.fr.