Succès de la prévention – Les accidents du travail à leur plus bas niveau depuis 70 ans

Avec une moyenne de 33,4 accidents du travail pour 1000 salariés en 2017, la sinistralité en la matière est une nouvelle fois en baisse et atteint son niveau le plus bas depuis 70 ans, d’après les statistiques de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam).

Elle était de 120 accidents pour 1000 salariés dans les années 1950. Les travailleurs français sont donc désormais 3,5 fois moins de se blesser au travail que dans l’immédiat après-guerre.

Adaptation aux nouveaux risques

Si ce succès s’explique bien sûr en partie par la transformation d’un tissu économique dans lequel la part du secteur tertiaire, par nature moins accidentogéne, il est bien sûr aussi à porter au crédit des progrès accomplis par la prévention des risques professionnels. Ceux qui en douteraient peuvent se reporter à l’exposition que l’INRS consacre aux affiches réalisées de 1947 à nos jours pour sensibiliser les travailleurs aux risques. Elle donne en effet une vision saisissante du chemin parcouru tant ces documents sont de fidèles marqueurs de l’évolution de la société et du monde du travail.

Les affiches sélectionnées témoignent d’abord de la transformation du monde du travail et des risques professionnels. “Après la guerre, expliquent les concepteurs de l’exposition, ils sont liés à l’activité physique (manutention manuelle, travail sur machine en atelier), puis à l’utilisation de produits chimiques dangereux. Enfin, avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’automatisation des tâches, on voit apparaître de nouveaux risques à côté des précédents : les troubles musculosquelettiques et les risques psychosociaux tels que le stress…”

De la sécurité à la prévention

Mais l’exposition permet aussi de saisir combien l’approche des risques professionnels a évolué parallèlement à ces mutations. Ainsi, alors que les affiches étaient de simples supports dédiés à énoncer des consignes d’hygiène et de sécurité, à la fin des années 50, elles se font plus abstraites et incitent davantage à la réflexion. Ce changement de forme reflète un changement de fond : le salarié est progressivement considéré comme “un partenaire actif de sa sécurité et de celle des autres”. De la culpabilisation on passe à la responsabilisation et de la sécurité à la prévention.

Ces évolutions graphiques reflètent aussi les évolutions réglementaires et doctrinales qui ont permis une baisse drastique du nombre d’accidents du travail et des maladies professionnelles. On y perçoit, tout particulièrement le passage d’un système orienté vers la réparation des dommages à un système désireux de prévenir les risques le plus en amont possible, tout particulièrement grâce à l’instauration du document unique de prévention des risques professionnels permettant aux entreprises de s’engager dans une démarche de progrès continu. Nul doute qu’il s’agisse là d’une source majeure des progrès accomplis et à poursuivre !

Pour aller plus loin : Exposition “La sécurité et la santé au travail s’affichent” , jusqu’au 31 janvier à la Cité des métiers – 30 avenue Corentin-Cariou, Paris XIXe, et sur internet : http://exposition-affiches.inrs.fr/