« Les formations digitales permettent de s’adapter en souplesse au planning de l’entreprise et à l’emploi du temps de chacun des salariés »

Autrefois, les formations représentaient un investissement important pour les TPE et PME, notamment parce qu’elles nécessitaient, le plus souvent, que les salariés formés s’absentent de leur travail. Grâce à l’essor sans précédent des solutions digitales, cet écueil est désormais surmontable, notamment dans le domaine de la sensibilisation aux risques professionnels.

Lors de la crise sanitaire nous avons expérimenté de nouvelles façons de travailler, consommer, mais aussi de se former. Selon de nombreuses études et enquêtes, un nombre record d’entreprises de toutes tailles avaient alors recouru aux formations dites « distancielles » ou « digitales » pour continuer à assurer de la formation leurs salariés sans enfreindre les règles de « distanciation sociale » alors en vigueur…

Essor des formations en ligne

Mais deux ans après la fin de crise sanitaire, ces nouveaux usages perdurent. À l’instar du télé- travail, l’« e-learning », comme on l’appelle également a le vent en poupe. Selon la 9e édition du baromètre ISTF sur le digital learning (1), ce dernier a atteint, en 2023, un nouveau record. Les entreprises du secteur de la formation sont en effet désormais 27 % à considérer que leur offre de formation est majoritairement distancielle, soit une progression de 10 points aux dépens de la formation en présentiel dont la part continue de se rétracter.

Seuls 36 % des professionnels continuent à proposer une offre majoritairement présentielle, alors que c’était le cas de 44 % d’entre eux, l’année dernière. Et, preuve que cette évolution n’est pas arrivée à son terme, 30 % des entreprises prévoient de renforcer encore la part du distanciel tandis que seules 2 % envisagent plutôt de renforcer le présentiel dans leur offre.

Cet accroissement continu des formations digitales, y compris dans le domaine de la sensibilisation aux risques professionnels, ne résulte pas d’un simple effet de mode mais de plusieurs tendances de fond. La première est la banalisation des outils numériques. Il y a une dizaine d’années, une part substantielle des travailleurs ne disposaient pas encore des terminaux numériques nécessaires pour suivre des formations en ligne. Désormais, avec la démocratisation des smartphones et l’extension de la 3G, quasiment tout le monde, des cadres à l’ouvrier spécialisé, bénéficie de l’équipement nécessaire, aussi bien dans le cadre de son travail qu’à titre personnel.

« La fameuse “fracture numérique” dénoncée jadis par Jacques Chirac s’est fortement résorbée d’elle-même. La plupart des actifs sont aujourd’hui en mesure de se familiariser en seulement quelques secondes avec une application de formation en ligne », explique Émilie Noel, Responsable Recherche et Développement Prévention au sein du Groupe Pôle Prévention et conceptrice de la Preven-Box (2), une solution de formation à la sécurité 100 % digitale (voir entretien ci-contre).

Souplesse d’usage

Les formations digitales bénéficient aussi du fort désir de souplesse et d’autonomie qui fait également le succès du télétravail. Nos contemporains souhaitent organiser le plus librement possible leurs journées de travail. Ainsi, un travailleur qui se forme à l’utilisation des Équipements de protection individuelle (EPI) grâce à la PrevenBox le fera selon un emploi du temps qu’il aura lui-même choisi avec son employeur, sans être contraint par une plage horaire déterminée ni astreint à un quelconque déplacement.

En effet, les modules d’e-learning étant accessibles en tout lieu et à toute heure grâce à un ordinateur, une tablette, ou un smartphone, la souplesse d’usage est, évidemment, inégalée. Chacun peut s’organiser à sa guise selon ses disponibilités ! Et cette flexibilité bénéficie bien évidemment aussi aux entreprises, à commencer par les TPE et les PME. En effet, à l’inverse des formations en présentiel, les formations digitales n’exigent pas d’envoyer les salariés loin de leur lieu de travail et permettent de s’adapter en souplesse au planning de l’entreprise et à l’emploi du temps de chacun des salariés.

Les formations digitales peuvent en effet être « asynchrones » : chaque apprenant va à son rythme. Il ne doit pas tout assimiler en une seule session ni se caler sur la vitesse de progression d’un groupe. Et à l’inverse, il peut passer plus vite sur les aspects qu’il maîtrise déjà pour ne pas perdre de temps. « Afin  de  maximiser  cette  flexibilité, nos modules sont découpés en un grand  nombre d’étapes de seulement quelques minutes qui permettent à chaque travailleur formé d’y consacrer le temps qu’il souhaite chaque jour », précise Émilie Noel.
Dans les Preven-Box, comme dans la plupart des solutions disponibles, la seule contrainte incontournable est l’acquisition des connaissances. Chaque étape se conclut par un test qu’il faut réussir pour passer à l’étape suivante. Et, bien sûr, ce n’est qu’après avoir réussi le test final que la formation est validée par une attestation accessible à l’employeur. Cette validation a un double objet. Elle permet au salarié de démontrer à sa hiérarchie qu’il s’est investi dans sa formation et qu’il a acquis les connaissances souhaitées. Et elle permet à l’employeur de prouver qu’il prend au sérieux son obligation de formation de ses employés à la sécurité.

Développer la culture de prévention

Dans le domaine spécifique de la sensibilisation aux risques professionnels, l’engouement pour les formations digitales s’explique aussi par les nouvelles exigences en matière de culture de prévention. En effet, si la formation des salariés aux questions de santé et de sécurité ne suffit pas en elle-même à constituer des politiques de développement d’une culture de prévention, elles en constituent cependant des éléments incontournables. Comme le souligne l’INRS, « la formation est un levier essentiel de sensibilisation et de diffusion des principes de prévention dans les entreprises, au profit de la réduction des atteintes à la santé et de l’amélioration des conditions de travail ».

(1) “Les chiffres 2023 du digital learning”, 9e édition du Baromètre ISTF. (2)

Pour en savoir plus sur Preven-Box : www.pole-prevention.com/formation/e-learning/