« Les accidents du travail ne sont que rarement des fatalités. Dans de nombreux cas, la mise en œuvre de mesures de prévention permettrait de les éviter. »
“Sécurité au travail : responsabilité de l’entreprise, vigilance de tous.” C’est le slogan choisi par le ministère du Travail pour la campagne qu’il vient de lancer afin de remobiliser les différents acteurs du monde du travail sur l’enjeu de la prévention des risques professionnels (1).
Comme l’explique le ministère, cette campagne est rendue nécessaire par le nombre encore trop important d’accidents graves et mortels dans notre pays. En effet, malgré une baisse importante du nombre des accidents du travail ces dernières décennies, notamment grâce à l’amélioration de la prévention, un plancher semble avoir été atteint depuis 2010. Ainsi, pour les salariés du régime général et du régime agricole on dénombrait en 2021, près de 640000 accidents du travail, dont 39000 accidents du travail graves et 696 accidents du travail mortels dont 37 impliquant des jeunes de moins de 25 ans.
Au-delà des drames humains qu’ils sont pour les travailleurs concernés, leurs familles et leurs proches, ces accidents graves ont un coût économique et social exorbitant qui nécessite effectivement une vigoureuse mobilisation collective. Ils génèrent en effet 48 millions de journées de travail perdues, 35000 déclarations d’incapacité permanente et 39000 si l’on ajoute les salariés du régime agricole. Ils représentent en outre plus de 51 millions de jours d’arrêt de travail et entraînent le versement de 2,5 milliards de prestations par l’assurance maladie.
Or, contrairement à une idée reçue, les accidents du travail ne sont que rarement des fatalités. Dans de nombreux cas, la mise en œuvre de mesures de prévention permettrait de les éviter. Parmi les causes, d’accident, le ministère cite l’absence d’évaluation des risques ou de mesures de prévention, le déficit de formation ou d’information du salarié. Il insiste particulièrement sur la nécessité d’adopter “une approche globale de la prévention impliquant les employeurs, les travailleurs et les acteurs de la santé au travail, parmi lesquels les préventeurs internes ou externes à l’entreprise”.
Il souligne aussi que “l’évaluation des risques professionnels et leur transcription dans le document unique d’évaluation des risques (DUER) sont la première étape de la démarche de prévention” mais qu’elle “ne constitue pas une fin en soi”. En effet, “l’évaluation trouve sa raison d’être dans les actions de prévention qu’elle va susciter et qui sont transcrites dans le programme de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail dans les entreprises d’au moins 50 salariés ou dans la liste des actions de prévention des risques et de protection des salariés dans les
entreprises de moins de 50 salariés”.
Cette remarque est importante car elle rappelle que l’évaluation des risques ne consiste pas à vérifier servilement la conformité de l’entreprise à une série de normes et de règles. En effet, de façon beaucoup plus dynamique, elle consiste aussi à permettre l’élaboration d’une démarche de progrès continu dans laquelle tous les membres de l’entreprise ont un rôle à jouer. C’est la raison pour laquelle, au sein de Point Org Sécurité, nous ne nous considérons pas comme de simples experts externes à l’entreprise mais comme des partenaires appelés à la conseiller et l’accompagner dans la durée pour relever ce beau défi.
Cette campagne et ses supports de communication sont présentés sur le site du ministère : travail-emploi.gouv.fr