À l’occasion de la semaine de la Sécurité Routière, une enquête réalisée par l’Ifop pour l’assureur MMA révèle que 78 % des dirigeants de PME ignorent que l’accident de la route est la première cause de décès au travail.

En 2019, on a recensé quelque 99 000 accidents de trajets, soit le niveau le plus haut jamais atteint depuis 2000. Mais cette réalité semble largement ignorée des dirigeants de PME. Selon l’enquête réalisée par l’Ifop, “seuls 22 % d’entre eux savent qu’il s’agit de la première cause d’accident mortel du travail” malgré les 406 morts déplorés l’année dernière.

Des responsabilités parfois ignorées

De la même façon, nombre de ces dirigeants ignorent l’étendue de leur responsabilité en la matière. Si 59 % savent qu’ils peuvent être tenus pour responsables en cas d’accident de la route impliquant un salarié sur un trajet professionnel, seuls 36 % en sont conscients s’agissant du trajet domicile-travail (étude complète ici).

En revanche, l’étude montre une forte hausse de la mise en conformité avec la loi imposant aux dirigeants de dénoncer un salarié ayant commis une infraction routière. Quelque “76 % des patrons de TPE/PME indiquent qu’ils dénonceraient le salarié responsable d’une infraction routière en cas de réception d’un PV”. Ils n’étaient que 50 % sur cette ligne lors de la mise en place de cette obligation, en 2017. Une évolution qui s’explique aussi par une meilleure identification des effets bénéfiques de cette mesure : “75 % des dirigeants estiment désormais qu’elle permet de responsabiliser les salariés alors que seuls 53 % le pensaient initialement”.

Défaut d’évaluation et faible prévention

Autre lacune pouvant avoir de graves répercussions en cas d’accident : bien qu’il s’agisse d’une obligation, l’inscription du risque routier dans le Document unique de l’entreprise reste minoritaire. Seuls 34 % des dirigeants disent avoir mentionné ce risque dans leur DUER. Sur ce point, les analystes de l’Ifop observent toutefois des progrès, avec “une hausse de 5 points en un an et de 13 points depuis 2016”. Enfin, ils précisent que “cette pratique est plus répandue dans les entreprises mettant à disposition un véhicule professionnel (43 %) ou parmi les sociétés du BTP (51 %)”.

Naturellement, ce défaut d’évaluation débouche sur un déficit de prévention des risques. Seuls 19 % des dirigeants interrogés ont mis en place au moins une action de prévention. Parmi ceux-ci, les mesures les plus populaires sont “la vérification régulière des véhicules mis à disposition des salariés” (80 %), “la vérification de la validité du permis de conduire des salariés avant leurs premiers déplacements professionnels” (78 %),“la réduction des déplacements des salariés pour limiter les risques routiers” (51 %) et “l’́instauration du droit à la déconnexion complète des salariés lors de leurs trajets professionnels” (47 %). Autant de mesures bénéfiques mais hélas encore insuffisantes au regard de l’enjeu.

Pour aller plus loin : Les dirigeants qui souhaitent lancer une politique globale de gestion du risque routier professionnel comprenant des actions de préventions et une protection juridique peuvent contacter le groupe Pôle Prévention qui depuis 60 ans propose une gamme complète de services sur ces questions : www.pole-prevention.fr