“Les risques psychosociaux (RPS) constituent le deuxième motif des arrêts de travail. ”C’est ce qu’a établi une édition spéciale du Baromètre de l’absentéisme publié par Malakoff Humanis en juin 2020.
Fait remarquable, pour la première fois, les RPS ont dépassé les troubles musculo-squelettiques (TMS), et ce sur toute la période étudiée : 11 % vs 9 % en mars, 9 % vs 6 % en avril, 12 % vs 8 % en mai, et 11 % vs 9 % en juin.
Selon le groupe de protection sociale, “cette situation peut en partie être attribuée à la Covid qui a renforcé l’anxiété liée au contexte sanitaire et économique, au confinement…”Directeur d’Impact Prévention, un cabinet spécialisé dans la prévention des RPS, Philippe Mège confirme : “La crise sanitaire a considérablement aggravé les risques psychosociaux. En effet, au-delà de la crainte de contracter la maladie, de nombreux travailleurs ont dû s’adapter dans l’urgence à des situations de travail nouvelles, par nature déstabilisantes puisqu’elles effaçaient les anciens repères. Certains ont fait face à un surcroît de travail, d’autres se sont sentis inutiles. Des salariés, placés en télétravail contraint, ont été soudainement privés de leurs équipes et ont éprouvé un fort sentiment d’isolement…”
Pour cet expert des RPS, ce terrain propice à l’accentuation de la souffrance mentale devrait “perdurer bien au-delà de la crise sanitaire en raison de son fort impact économique et social mais aussi de l’essor durable de nouvelles façons de travailler qui créeront inévitablement un sentiment d’insécurité chez de nombreux salariés.” Et de mettre en garde : “La capacité des entreprises à s’adapter harmonieusement au fameux ‘monde d’après’ dépendra aussi de leur capacité à prévenir les RPS”.
Pour en savoir plus sur la prévention des RPS : www.impactprevention.fr