Plusieurs études confirment l’impact de la crise sanitaire sur la santé mentale des travailleurs
Confinements forcés, télétravail plus ou moins contraint, chômage partiel, décalage des horaires, diminution des contacts avec les collègues… L’épidémie de Covid-19 et des mesures sanitaires prises pour la combattre ont considérablement modifié, pendant de longs mois, les conditions de travail des actifs français.
Hausse des états dépressifs
Une synthèse, réalisée par Santé publique France à partir de différentes enquêtes, permet maintenant de mesurer l’impact de ces événements sur la santé mentale des Français. Sans surprise, elle démontre que cette période a été très mal vécue par de nombreux travailleurs.
L’enquête Coviprev réalisée par Santé publique France constate ainsi que 30,5 % des actifs occupés ont déclaré des symptômes d’anxiété au début du confinement de 2020 et qu’environ un actif sur cinq présentait des symptômes dépressifs en début des deux périodes de confinement. De même, les troubles du sommeil touchaient environ deux tiers des actifs occupés. S’agissant de la consommation d’alcool et de tabac, le bilan est plus contrasté ou plutôt “polarisé”. En effet, selon une étude pilotée par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildecca), 30 % des personnes interrogées ont déclaré avoir augmenté leur consommation de tabac et 14 % celle d’alcool. Mais, à l’inverse, 17 % des répondants ont affirmé avoir diminué leur consommation de tabac et 18 % celle d’alcool. Ici, une distinction doit être faite selon le sexe. En effet, chez les hommes, l’augmentation de la
consommation de tabac pendant le confinement était associée à une augmentation de la charge de travail alors que pour les femmes, elle était associée à une diminution de la charge de travail habituelle. Enfin, l’enquête Coset-Covid (Santé publique France) a permis d’évaluer la prévalence de troubles anxio-dépressifs en sortie de confinement en juin 2020. Son principal constat est l’augmentation des difficultés de sommeil, en particulier pour les travailleurs indépendants et les salariés du monde agricole, et de fortes prévalences de symptomatologie d’anxiété dépressive.
(1) “Synthèse des résultats des études de l’impact de l’épidémie de COVID-19 sur la santé mentale, les addictions et les troubles du sommeil parmi les actifs occupés”, Santé Publique France (www.santepubliquefrance.fr), janvier 2023.