La responsabilité pécuniaire du propriétaire d’un véhicule élargie à 3 nouvelles infractions
« En l’absence d’interception du véhicule et de l’identification du conducteur, les poursuites judiciaires sont engagées à l’encontre du propriétaire du véhicule, au titre de sa responsabilité pécuniaire. »
Le décret 2024-528 du 10 juin 2024 vient une nouvelle fois d’élargir le champ d’application de la responsabilité pécuniaire du titulaire d’un certificat d’immatriculation de véhicule.
Figure désormais sur la liste conséquente de ces infractions, le non-respect des règles relatives à :
- La circulation sur une portion du réseau routier ;
- Le franchissement des passages à niveau ;
- Le passage des ponts.
Le nombre d’infractions concernées par la mise en cause directe du propriétaire du véhicule non intercepté n’a en effet cessé de croître depuis la création de l’article L 121-3 du Code de la route, le 1er juin 2001. Elles sont désormais au nombre de 21 et concernent le non-respect des règles suivantes :
– Le port d’une ceinture de sécurité homologuée dès que le siège occupé en est équipé ;
- L’absence d’usage d’un téléphone tenu en main ou le port à l’oreille de tout dispositif susceptible d’émettre du son, dans un véhicule ;
- L’usage de voies et chaussées réservées à certaines catégories de véhicules, de voies vertes et d’aires piétonnes ;
- La circulation sur une portion du réseau routier, malgré une interdiction
- L’arrêt, le stationnement ou la circulation sur les bandes d’arrêt d’urgence ;
- Les distances de sécurité entre les véhicules ;
- L’interdiction du franchissement et du chevauchement des lignes continues ;
- Le sens de la circulation ou les manœuvres interdites ;
- Les signalisations imposant l’arrêt des véhicules ;
- Les vitesses maximales autorisées ;
- Le dépassement de véhicules ;
- L’engagement dans une intersection ou dans l’espace compris entre les deux lignes d’arrêt ;
- La priorité de passage à l’égard du piéton ;
- Le franchissement des passages à niveau ;
- Le passage des ponts ;
- Le port d’un casque homologué d’une motocyclette, d’un tricycle à moteur, d’un quadricycle à moteur ou d’un cyclomoteur ;
- L’obligation, pour faire circuler un véhicule terrestre à moteur, d’être couvert par une assurance garantissant la responsabilité civile ;
- Le port de plaques d’immatriculation ;
- Le niveau d’émissions sonores ;
- Les limites de poids des véhicules ou ensembles de véhicules ;
- La circulation d’un véhicule en marche normale sur la partie gauche d’une chaussée à double sens de circulation.
Rappelons les conséquences, en cas de commission d’une infraction figurant sur cette liste : en l’absence d’interception du véhicule et de l’identification du conducteur, les poursuites judiciaires sont engagées à l’encontre du propriétaire du véhicule, au titre de sa responsabilité pécuniaire. Il a ensuite la possibilité de contester l’avis de contravention reçu à son nom ou de désigner le conducteur du véhicule au moment des faits relevés. À défaut, s’il paye l’amende reçue, c’est sa responsabilité pénale qui est retenue.
Mais aussi…
Le décret visé ci-dessus a également créé, modifié ou complété des dispositions du Code de la route et du Code de procédure pénale, avec pour objectif d’améliorer la sécurité routière, en durcissant certaines règles de circulation et en renforçant les sanctions prévues pour certaines infractions.
Nous reviendrons sur ces différents points dans un prochain numéro.
Hervé Brizay
Juriste TUTOR – Groupe Pôle Prévention