Les principaux risques professionnels des métiers de la beauté

Les professionnels des métiers du de la beauté (coiffure, soins esthétiques, manucure) présentent un certain nombre de risques que les employeurs doivent identifier dans un document unique et prévenir en recourant à diverses actions : organisation du travail et des locaux, choix des produits et des instruments de travail, etc. Voici les principaux risques recensés par l’INRS et les moyens les plus aisés de les prévenir.


DOULEURS AUX DOS ET AUX MEMBRES SUPÉRIEURS. Les professionnels de la coiffure et des soins esthétiques sont exposés à des postures contraignantes, des gestes répétitifs et des rythmes de travail soutenus qui favorisent l’apparition de troubles musculosquelettiques et de lombalgies.

* Solutions. Équiper le salon avec du mobilier ergonomique : fauteuils, tabourets, bacs de lavage
et tables de soins réglables en hauteur. Mettre à disposition du personnel des outils (ciseaux, tondeuse, brosse, sèche-cheveux, etc.) légers, silencieux et faciles à manier. Permettre aux salariés de bouger régulièrement et de pouvoir varier leurs postures de travail.

ALLERGIES ET RISQUES CHIMIQUES. La préparation et l’application de produits cosmétiques, de diluants, de solvants et de colle exposent les différents professionnels de la beauté à des substances chimiques allergènes voire toxiques, tout particulièrement en cas d’exposition prolongée.
* Solutions. Former et informer vos salariés sur les risques liés aux produits utilisés et les modes opératoires préconisés par le fabricant tout en préférant les produits les moins toxiques lorsqu’ils existent. Créer des espaces dédiés à la manipulation de ces produits (avec hotte aspirante), Renouveler l’air ambiant pollué par de l’air frais. Mettre à disposition des salariés des matériels de protection individuelle (gants, masques, lunettes, etc.) et s’assurer qu’ils y recourent.

RISQUES BIOLOGIQUES. En cas de piqûre, coupure ou simplement de contact rapproché avec des clients porteurs d’agents pathogènes, les professionnels de la beauté risquent, tout particulièrement dans les métiers du soin esthétique, des contaminations par des agents biologiques : virus, bactéries, champignons.

* Solutions. Dans le soin esthétique, vérifier l’absence de lésions cutanées chez le patient et
autoriser les professionnels à refuser les soins s’ils en constatent. Nettoyer les postes de travail et
désinfecter soigneusement les instruments utilisés. Imposer des règles d’hygiène adaptées, éviter
les bijoux aux mains et aux poignets et les ongles longs. Lire la suite

Nuisances sonores – 52 % des actifs gênés par le bruit au travail

“Lorsqu’on demande aux travailleurs d’évaluer le niveau de volume sonore auquel ils sont exposés sur leur lieu de travail, 27 % disent le juger “assez élevé” et 14 % “très élevé”

L’association Journée national de l’audition (JNA) a récemment publié la septième édition de son baromètre sur l’audition au travail. Réalisée par l’Ifop, cette enquête établit que plus de la moitié des travailleurs français s’estiment gênés par le bruit au travail. Cette enquête souligne que les nuisances sonores impactent aussi bien la santé des salariés que la qualité de leur travail. Selon les auteurs de l’enquête, la lutte contre le bruit s’affirme ainsi comme un élément incontournable de l’amélioration des conditions de travail.

Machines assourdissantes, sonneries téléphoniques incessantes, conversations intempestives ou encore bruits provenant de l’extérieur… Dans les bureaux, les chantiers et les ateliers, les nuisances sonores sont fréquentes et de plus en plus mal supportées par nombre de salariés.

1 actif sur 2 gêné par le bruit

Quelque 52 % des actifs français se disent gênés par le bruit au travail, contre 49 % il y a deux ans. 17 % se disent “souvent gênés” et 35 % “de temps en temps”. Lorsqu’on demande aux actifs d’évaluer, sur une échelle de 1 à 10, le niveau de volume sonore auquel ils sont exposés sur leur lieu de travail, 27 % disent le juger “assez élevé” (notes de 6 à 7) et 14 % “très élevé” (notes de 8 à 10). Parmi les 52 % d’actifs se disant gênés par le bruit 32 % le sont par des bruits jugés “élevés”, les 20 % restant l’étant par des bruits “peu élevés”.

Interrogés sur les sources de bruits les plus gênantes, les travailleurs citent en premier le bruit provenant de l’extérieur des locaux (20 %), les conversations entre collègues (15 %), les matériels comme les imprimantes, etc. (15 %), les allées et venues de personnes (12 %), les conversations téléphoniques ou en visioconférences (11 %). Bien entendu, de fortes disparités sont relevées selon les métiers : le bruit généré par les matériels, outils et machines arrive ainsi en tête chez les artisans (22 %), les ouvriers (23 %), les travailleurs des secteurs agricole et industriel (25 %), ainsi que dans le BTP (27 %). Lire la suite

Addictions en milieu professionnel : tous concernés !

« L’établissement d’un DUERP puis la mise en œuvre et le suivi d’un plan d’actions de prévention ainsi que la rédaction d’un règlement intérieur sont indispensables pour prévenir les risques professionnels liés aux addictions. Les actions de sensibilisation et d’information sont essentielles. »

Le Plan Santé Travail 2021 – 2025, PST4, met en évidence dans son action 5.2 les pratiques addictives. Il a pour objectif de développer les actions de lutte contre les addictions en milieu professionnel. Le PST4 rappelle ceci : Il est essentiel de mieux identifier les addictions et les facteurs susceptibles de les influencer à la fois pour améliorer l’environnement de travail mais aussi pour favoriser le développement d’actions de prévention en entreprise. Les pratiques addictives peuvent avoir des conséquences sur la santé et la sécurité des salariés et également sur la vie de l’entreprise. Certaines conditions de travail peuvent favoriser leur survenue. Malgré tout, notons que le milieu professionnel et l’emploi constitue globalement un facteur protecteur par rapport aux addictions.

Réglementation : Une consommation très encadrée

Réglementation encadrant la consommation d’alcool sur le lieu de travail :

Le Code du travail limite strictement les boissons alcoolisées pouvant être introduites sur le lieu de travail. L’article R. 4228-20 rappelle qu’“aucune boisson alcoolisée autre que le vin, la bière, le cidre et le poiré n’est autorisée sur le lieu de travail. Lorsque la consommation de boissons alcoolisées […] est susceptible de porter atteinte à la sécurité et la santé physique et mentale des travailleurs, l’employeur […] prévoit dans le règlement intérieur ou, à défaut, par note de service les mesures permettant de protéger la santé et la sécurité des travailleurs et de prévenir tout risque d’accident. Ces mesures, qui peuvent notamment prendre la forme d’une limitation voire d’une interdiction de cette consommation, doivent être proportionnées au but recherché.
Par ailleurs, l’article R. 4228-21 du Code du travail précise qu’“il est interdit de laisser entrer ou séjourner dans les lieux de travail des personnes en état d’ivresse”.

Interdiction de la consommation de tabac sur le lieu de travail :

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9 CONSEILS DE PROS pour tirer le meilleur du télétravail

« 43 % des managers estiment que le télétravail a “complexifié leur posture managériale” en raison de la diminution des échanges informels, des périls pesant sur la cohésion des équipes et de la nécessité de gérer la fragilité des collaborateurs. »

Après deux années de confinement/déconfinement/reconfinement, force est de constater que le télétravail a été plus expérimenté en 24 mois qu’en 20 ans ! C’est donc une opportunité unique pour en tirer des enseignements”, estime la Fédération des Intervenants en Risques Psychosociaux (FIRPS). À l’issue de ce vaste retour d’expérience, ces professionnels publient un livre blanc dans lequel ils mettent en garde les dirigeants d’entreprise et les salariés : le télétravail n’est pas la solution à tous les problèmes car comme toute forme d’organisation du travail, le télétravail présente des avantages, des inconvénients et des risques professionnels spécifiques. Voici une synthèse des conseils qu’ils donnent pour “co-construire un télétravail qui préserve la santé, favorable aux équilibres de vie, à l’épanouissement professionnel et à la performance des organisations”.

 1 – Garantir l’équité des règles d’accès au télétravail

Aujourd’hui encore, le télétravail reste un objet de désir et de fantasmes pour de nombreux salariés. Afin de ne pas susciter de ressentiment chez ceux qui ne peuvent pas en bénéficier, il convient de poser des règles d’accès au télétravail claires, objectives et équitables. “Les facteurs que l’employeur doit prendre en compte sont ceux de l’organisation du travail” expliquent les experts de la FIRPS. Ils précisent avec raison que cette réflexion doit être menée métier par métier et même poste par poste “en envisageant toutes les situations de travail et en prenant en compte le contenu du travail et la variété des tâches concernées”. En effet, “un jardinier par exemple, dont le travail est par essence sur site, peut aussi avoir des tâches administratives rendant le télétravail possible quelque(s) jour(s) par mois”.

2 – Fonder le télétravail sur un volontariat réciproque

La FIRPS souligne la nécessité de considérer le télétravail comme une solution librement choisie par l’employeur et le salarié : le télétravail doit être fondé sur un volontariat réciproque. Les employeurs doivent en effet être conscients que “certains salariés ne disposent pas, à domicile, de conditions leur permettant de télétravailler”, si bien qu’“il est primordial, pour éviter tout risque, que le télétravail soit une possibilité et non une obligation”. Les membres de la FIRPS rapportent que, lors des confinements, ils ont suivi de nombreux salariés en situation de détresse en raison du télétravail forcé.

3 – Se permettre de changer d’avis

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Réglementation et responsabilité du chef d’entreprise : 11 questions juridiques concernant le risque routier

« Confier un véhicule de l’entreprise à un salarié n’est pas un acte anodin et le risque routier constitue, pour l’employeur, un enjeu qui peut engager sa responsabilité civile et/ou pénale. »

Le chef d’entreprise est tenu à une obligation de sécurité à l’égard de ses salariés. Le Code du travail est clair à ce sujet : “L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs” (Article L.4121-1). Le plus souvent indissociables de l’activité économique de l’entreprise, les déplacements n’échappent pas à la règle. Ainsi, confier un véhicule de l’entreprise à un salarié n’est pas un acte anodin et le risque routier constitue, pour l’employeur, un enjeu qui peut engager sa responsabilité civile et/ou pénale.
Y compris dans les structures les plus petites, le chef d’entreprise, doit envisager diverses mesures pour respecter son obligation de sécurité vis-à-vis de ses salariés, telles que des actions d’information et de formation, des actions concrètes de prévention des risques et la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés. Pour ce faire, il doit veiller au respect des règles de la part de ses salariés conducteurs, contrôler voire sanctionner leur non-respect des règles applicables, mais il doit aussi être vigilant sur le véhicule qu’il leur fournit et qui est aussi leur outil de travail. Dès lors, l’employeur doit se poser plusieurs questions pour s’assurer qu’il participe effectivement à réduire le risque routier au sein de son entreprise et, à défaut, connaître les risques qu’il encourt.

1 – Le salarié a-t-il un permis de conduire et celui-ci est-il valide ?

Ne pouvant pas avoir accès au relevé d’information intégral de son salarié, l’employeur a comme seule possibilité, pour vérifier la validité d’un titre du permis, de demander régulièrement la présentation physique dudit document (et non pas seulement une photocopie). Ce procédé a malgré tout ses limites, comme l’éloignement du salarié du siège de l’entreprise ou l’invalidation du permis quand le conducteur ne l’a pas encore restitué malgré une demande de l’administration en ce sens. C’est pourquoi, à la présentation du document, l’employeur pourra aussi demander en plus une déclaration sur l’honneur à son salarié.
Il faut, en outre, informer le salarié qu’il doit immédiatement prévenir l’employeur si son permis est suspendu.

2 – Le salarié a-t-il la catégorie de permis adéquate à la conduite du véhicule qui lui est confié ?

Pour conduire un véhicule de l’entreprise, l’employeur doit s’assurer que le salarié est titulaire du permis de conduire adéquat, notamment dans le cadre d’un véhicule tractant une remorque. Lire la suite