186 millions d’euros de cotisations sont versés chaque année par les entreprises du BTP

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont des affections qui touchent les muscles et les articulations au niveau des membres supérieurs (épaules, coudes, mains, poignets et doigts), des genoux ou du dos. Ils sont particulièrement fréquents dans tous les métiers du secteur du BTP, en raison de la fréquence des gestes répétés, des efforts soutenus et des postures contraintes. Résultat, les TMS représentent la première cause de maladies professionnelles dans le secteur. Leur impact financier et économique est conséquent :

186 millions d’euros de cotisations sont ainsi versés chaque année par les entreprises du BTP au titre de ces sinistres. Jusqu’au 13 mai2023, l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) lance, en partenariat avec la CNAM et les services de prévention de santé au travail du BTP (SPST-BTP), un dispositif inédit cumulant communication, information et accompagnement terrain pour la prévention du risque TMS. Outre la campagne, principalement déployée sur les supports digitaux comme les réseaux sociaux, avec notamment un site dédié : www.memepasmalbtp.fr, et des webinaires, l’OPPBTP prévoit aussi d’aller, durant plus de trois mois, à la rencontre des entreprises afin de réaliser un diagnostic ciblé, adapté à leur taille. Les diagnostics et toutes les données recueillies durant la campagne permettront d’établir un baromètre de la prise en compte du risque TMS dans le secteur, de manière à organiser durablement l’action des branches BTP en faveur de la prévention.

Retrouvez cet article dans le numéro 449 de la revue d’information et d’analyse PREVENSCOPE : «La Prévention des Risques en Entreprise »

YouRescue, simulateur de secourisme en réalité virtuelle

Les apprenants sont invités à vivre une expérience immersive visuelle, sonore, et interactive, favorisant la mémorisation des gestes et des étapes clés dans le cadre du sauvetage d’une personne en arrêt cardiaque

Un mannequin connecté, un casque de réalité virtuelle et une formation au secourisme devient une aventure immersive pédagogique mais ludique, proche de la réalité dans un contexte professionnel. Son objectif : enseigner les gestes de premiers secours en stimulant la mémorisation et les automatismes, malgré le stress.

Alors que près de 50 000 arrêts cardiaques ont lieu chaque année, en France, le débat sur une formation aux premiers gestes de secours d’urgence ne trouve pas de solutions concrètes. Pourtant des solutions existent et elles n’arrivent pas toujours de là où on les attend.

Spécialisée dans le développement d’applications numériques, Wanadev a développé sous la marque YouRescue un simulateur de secourisme en réalité virtuelle. Il s’agît du second opus pour cette startup française, créée en 2009 et qui a déjà mis au point un simulateur d’incendie.

Technologie et formation

A l’issue d’une partie théorique collective, les apprenants vont tour à tour et individuellement être virtuellement immergés, pendant cinq minutes, dans un scénario d’accident. Le formateur équipe l’apprenant d’un casque de réalité virtuelle. Il lance le scénario depuis son ordinateur. Lire la suite

ADPE : l’association qui vous donne les outils pour développer votre culture de prévention !

« L’ADPE se veut un “club” d’entrepreneurs. À la fois espace d’échanges sur des sujets parfois complexes et creuset d’une fierté collective autour de l’appellation “entreprise engagée”. Ce sigle, qui atteste de la qualité de membre de l’ADPE, permet d’afficher auprès de ses clients, partenaires mais aussi et surtout collaborateurs, l’importance accordée par l’entreprise aux enjeux de santé et de sécurité au travail. »

L’association pour le développement de la prévention en entre­prise (ADPE) a été créée en juin 2021 par un groupe de diri­geants de petites et moyennes entreprises. Son objectif : faciliter la prise en compte de la “culture de prévention” dans la structuration de leur activité, à la fois par conviction et parce que l’évolution législative récente incite très fortement à cette dynamique.

Ainsi la loi du 2 août 2021“pour renforcer la prévention en santé au travail” a-t-elle transformé les services de santé au travail (SST) en services de prévention et de santé au travail (SPST) aux missions étendues en termes d’évaluation et de prévention des risques pro­fessionnels, incitant les entreprises à poursuivre leurs efforts dans ce domaine, en articulation avec le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). Tandis que le décret n° 2022-653 du 25 avril 2022 pris en application de cette loi enjoint “aux acteurs de l’entreprise de progresser en matière de prévention primaire et de culture de prévention”.

Pour les services de l’État, la culture de prévention va devenir une priorité, inscrite dans le 4ème Plan Santé au Travail (PST4) couvrant la période 2021-2025. Au-delà des recommandations, ce sont bien des actes qui sont attendus de la part des entreprises.

Une démarche utile et pragmatique

Les dirigeants n’ont pas vocation à se transformer en spécialistes de ces questions. Mais ils ont l’obligation de se tenir au courant des évo­lutions qui ont un impact direct sur leur activité, ainsi que de veiller aux bonnes conditions de travail de leurs collaborateurs. Pour ce qui touche à la santé et la sécurité au travail, il s’agit de passer du respect des normes et des réglementations à une attitude plus proactive, à la fois dynamique et collective.

C’est pourquoi l’ADPE se veut d’abord un “centre de ressources” sur ces sujets, avec des outils assurant à la fois une veille et une sensibi­lisation en interne :

  • Une veille indispensable tant la ma­tière est évolutive, la réglementation (et donc les obligations qui s’imposent aux employeurs) en changement constant, les bonnes pratiques en pleine effervescence ;
  • Une sensibilisation, notamment des per­sonnes clés (salarié compétent, manageurs de contact, représentants du personnel…) afin de diffuser cette fameuse “culture de la prévention” au sein de l’entreprise et initier une démarche de progrès continu.

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Mieux prévenir les risques pour la santé du travail assis

“Le travail est le vecteur principal des postures sédentaires, devant les loisirs (regarder la télé depuis le canapé…) et les transports (être assis dans le bus ou le train…). ”

On a longtemps cru qu’en favorisant l’essor du travail de bureau et même désormais le télétravail à domicile, la tertiarisation et la numérisation de l’économie auraient un effet positif sur la santé des travailleurs. C’est hélas une illusion, de nombreuses études démontrant que le travail assis peut avoir des conséquences très négatives sur la santé lorsqu’elle qu’elle est maintenue dans le temps. Voilà pourquoi, comme le souligne une récente brochure de l’INRS (ED 6494 téléchargeable sur www.inrs.fr), les employeurs sont tenus de mieux évaluer et prévenir le risque professionnel insidieux représenté par les postures sédentaires.

1) – Comment identifier une posture sédentaire à risque ?

Une posture sédentaire se caractérise par une posture assise ou allongée maintenue dans le temps et associée à une très faible dépense énergétique, inférieure ou égale à 1,5 fois celle du métabolisme de base.

Avant tout, le travail assis

Comme le précise, Kévin Desbrosses, responsable d’études, à l’INRS, “dans le cadre professionnel, il est très majoritairement question de posture assise. En effet, lorsqu’un salarié s’allonge pour réaliser une tâche, celle-ci est la plupart du temps associée à une dépense énergétique élevée comme lors de travaux de réparation automobile.” Toutefois, cette observation ne signifie pas que seuls les métiers du tertiaire soient concernés. En effet, de nombreux métiers autrefois réputés physiques, notamment dans l’industrie, se pratiquent désormais par la médiation d’écrans d’ordinateurs, de tablettes voire de smartphones. Si bien que les postures sédentaires sont de plus en plus courantes dans le domaine professionnel.

Une question de durée

“Les professionnels dont le métier impose majoritairement ces postures sédentaires y sont confrontés, en moyenne, pendant plus de 6 h par jour”, précise Laurent Kerangueven, expert d’assistance-conseil à l’INRS. Le temps passé assis est le second facteur à prendre en compte. Il faut l’évaluer selon deux critères à croiser : la durée cumulée journalière en postures sédentaires mais aussi le caractère ininterrompu des périodes passées de la sorte.

Promotion de l’activité physique : une fausse solution

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Inspection du travail – Les enseignements du bilan 2021

La Direction générale du travail (DGT) a récemment publié, le bilan des actions menées lors de l’année 2021 par les services de l’inspection du travail chargée de contrôler la quasi-totalité du secteur privé, soit 1,8 million d’entreprises comprenant un total de 20 millions de salariés.

Les TPE et PME davantage ciblées

En 2021, les 1841 agents de contrôle de l’Inspection du travail ont réalisé quelque 255000 interventions. Les TPE et PME ont fait l’objet d’une attention très soutenue. En effet, 68% de ces interventions ont eu lieu dans des entreprises de moins de 50 salariés, principalement dans les secteurs de la construction (27 %), de l’industrie (13 %) et du commerce (12 %).

Entre conseils et sanctions

Preuve que l’Inspection du travail souhaite privilégier le conseil et le rappel à l’ordre avant toute mesure coercitive, sur ces 255000 interventions, 157 061 ont donné lieu à un rappel de la réglementation. Toutefois les sanctions ne sont pas abandonnées pour autant : en 2021, les agents de l’Inspection ont rédigé 4619 PV, pris près de 38000 décisions, notifié 5677 mises en demeure assorties de demandes de vérification, et décidé de 5368 arrêts de chantier ou d’activité.

13 156 enquêtes sur des accidents du travail

Parallèlement 55106 enquêtes ont été réalisées en 2021 dont 13156 enquêtes portent sur des accidents du travail. De nos jours, en moyenne, 650000 accidents du travail se produisent chaque année, contre un million dans les années 1950. Sur les trois dernières années, 674 décès par an en moyenne sont liés au travail. Les principales causes sont les accidents de la route, les accidents liés à des équipements de travail ou des engins dangereux, les chutes de hauteur.

Grandes orientations 2023

À l’issue de ce bilan, la DGT a également présenté les grandes orientations de l’Inspection du travail pour 2023. Fruit d’une large consultation interne organisée tout au long de 2022, un nouveau plan d’action sera porté par l’ensemble des échelons et couvrira les enjeux incontournables constitutifs du cœur
de métier des inspecteurs et contrôleurs du travail : “la prévention des risques d’accidents du travail et de maladies professionnelles, la lutte contre les fraudes, la réduction des inégalités femmes-hommes, la protection des salariés vulnérables, le dialogue social.”

Vers une présence accrue sur le terrain

Enfin, la DGT a annoncé que cette année, “l’accent sera également mis sur une présence plus forte encore des agents sur les lieux de travail”. En 2021, près de 60 % des interventions ont déjà eu lieu sur
site. Elles ont concerné 131582 établissements comprenant plus de 6,7 millions de salariés.