7 dirigeants sur 10 s’estiment « impactés au quotidien par le stress » et reconnaissent que celui-ci a des conséquences négatives sur leur patience (57 %), leur sérénité (56 %) et, dans une moindre mesure, leur capacité à prendre des décisions (34 %).

Les dirigeants d’entreprise, et singulièrement les dirigeants de TPE et PME ont une fâcheuse tendance à faire passer la santé de leur entreprise avant la leur. C’est ce que souligne une récente enquête réalisée par l’Institut Opinion Way pour MMA Fondation Entrepreneurs.

Elle révèle ainsi que près d’un dirigeant sur trois a déjà renoncé à consulter un médecin au cours des 12 derniers mois, « par manque de temps », parce qu’ils considèrent « devoir privilégier leur activité » ou parce que « leur état de santé n’est pas leur priorité actuelle ».
Or, même si 82 % des dirigeants se considèrent en bonne santé, lorsqu’on les questionne plus en détail, 7 sur 10 reconnaissent souffrir d’au moins une douleur physique, le mal de dos, les douleurs articulaires et les troubles du sommeil étant les plus citées.
De même 23 % admettent redouter de faire un burn-out ou une dépression avec une forte disparité selon la taille de l’entreprise :si seuls 8 % des dirigeants d’établissements de taille intermédiaires déclarent un état de santé psychologique « passable ou mauvais », c’est le cas de 19 % des patrons de PME et de 24 % des patrons de TPE. Enfin, 7 dirigeants sur 10 s’estiment « impactés au quotidien par le stress » et reconnaissent que celui-ci a des conséquences négatives sur leur patience (57 %), leur sérénité (56 %) et, dans une moindre mesure, leur capacité à prendre des décisions (34 %).
Autre donnée d’importance : près de 4 dirigeants sur 10 (37 %) éprouvent « des difficultés à concilier vie personnelle et activité professionnelle » dont 15 % beaucoup.

Si bien que nombre d’entre eux sont conduits à effectuer des sacrifices, parfois douloureux, au profit de leur activité professionnelle : 13 % admettent avoir dû renoncer à apporter de l’aide à un proche dépendant et 19 % des dirigeants de moins de 35 % déclarent avoir abandonné le projet de naissance d’un enfant. L’enquête brosse ainsi le tableau de professionnels très investis dans leur dans leur activité et faisant souvent primer celle-ci sur d’autres aspects de leur vie, y compris leur propre santé. Cet engagement pouvant aller jusqu’à l’abnégation est bien sûr tout à leur honneur, d’autant qu’il tranche avec la place prise par le travail et la santé dans la société.
Toutefois, comme le souligne Olivier Torrès, président de l’Observatoire Amarok sur la santé des dirigeants et professeur spécialiste des PME à l’Université de Montpellier 1, « La santé du dirigeant est le premier capital immatériel des TPE et PME. Lorsque Steve Jobs ou Édouard Michelin ont perdu la vie, la cotation en bourse de leur entreprise n’a chuté fugitivement que de moins de 1 % ! En revanche, lorsqu’un dirigeant de PME meurt brutalement, le plus souvent son entreprise ne lui survit pas. »
De plus en plus conscients que la santé et le bien-être de leurs collaborateurs contribuent à la performance de leur entreprise, les dirigeants doivent prendre conscience que cette vérité vaut aussi pour eux-mêmes. Un bon patron est un patron qui se soucie également de sa propre santé !