Agir sur le seul comportement des salariés ne saurait constituer une véritable politique de prévention du risque routier. Comme le précise l’INRS dans une brochure consacrée à ce thème (1), il convient de mettre en place de bonnes pratiques à l’échelle de l’entreprise tout entière.

1- Améliorer le management des déplacements

“La première mesure de prévention consiste d’abord à s’interroger sur la nécessité de prendre la route. Réduire de 10 % les déplacements routiers des collaborateurs réduit d’autant le risque d’accident.” Les experts suggèrent ainsi de recourir à des solutions techniques telles que les audioconférences, les visioconférences, Internet et l’intranet qui permettent de travailler à distance. Avec, à la clef de substantielles économies de temps, d’argent et d’énergie. Autre possibilité trop souvent négligée : le recours aux transports en commun ou les formules mixtes combinant l’avion ou le train avec la location de véhicules plutôt que le “tout automobile”. Enfin, lorsque le déplacement routier est inévitable, il est recommandé de les gérer avec le même soin qu’une tâche professionnelle. “Leur planification doit être compatible avec le respect du Code de la route : par exemple, en ne faisant pas peser de contraintes horaires trop lourdes sur les conducteurs, en incluant des temps de pause, ou encore en anticipant sur les difficultés de circulation.

2 – Améliorer le management du parc de véhicules

La sécurité dépend aussi grandement de l’état des véhicules. “Les véhicules doivent être maintenus en bon état de fonctionnement par l’entreprise. Un carnet d’observations doit être affecté à chaque véhicule pour garantir le suivi de la maintenance”, rappellent les experts. Ils soulignent aussi que “les équipements de sécurité et de confort permettent d’éviter des accidents ou d’en réduire la gravité : ABS, airbags conducteurs et passagers, climatisation, direction assistée, équipement d’assistance électronique à la conduite, commande de la radio au volant, limiteur de vitesse, système d’aide à la navigation, pneus neige, témoin de pression, bandes réfléchissantes, indicateur de gabarit, témoin de surcharge du véhicule…” De façon plus globale, ils insistent sur le choix de véhicules adaptés à leur usage : une berline n’est pas destinée au transport de charges, fut-il occasionnel…

3 – Améliorer le management des communications

Depuis l’essor des smartphones, l’usage du téléphone au volant est aujourd’hui l’une des principales causes d’accidents de la route. “Le protocole de communication instauré par l’entreprise doit préciser certaines règles d’usage du téléphone en mission. De nombreuses entreprises ont défini des règlements intérieurs n’autorisant pas l’usage du téléphone portable pendant la conduite.” Mais ces initiatives de nature réglementaires soulignant que le Code de la route interdit le téléphone au volant – y compris avec une oreillette – doivent faire l’objet de rappels réguliers et être complétées par une organisation globale visant à réduire la nécessité de communiquer pendant les déplacements. C’est toute une culture de la sécurité routière que doivent adopter l’entreprise et ses membres.

4- Améliorer le management des compétences

“Le permis de conduire B permet à des conducteurs non professionnels de conduire tout véhicule d’entreprise, jusqu’à 3,5 tonnes, y compris un véhicule affecté au transport régulier de personnes jusqu’à 8 salariés. Du point de vue de la prévention, cette situation n’est pas satisfaisante”, déplorent les experts. Ils suggèrent ainsi de recourir à des formations permettant d’améliorer les compétences de conduite des salariés amenés à beaucoup circuler dans le cadre de leur mission même s’ils ne sont pas, à proprement parler, des conducteurs professionnels. De nombreuses formations spécifiques existent en effet, par exemple à destination des conducteurs de véhicules utilitaires, ou des professionnels amenés à circuler dans des régions neigeuses.

(1) Brochure “Le risque routier en mission” (ED 6329), téléchargeable sur www.inrs.fr.