Observatoire Pôle Prévention des risques professionnels : 5 idées de prévention faciles à mettre en œuvre par les TPE

Les données collectées par l’Observatoire Pôle Prévention des risques professionnels (1) révèlent la belle implication de petites entreprises dans la prévention mais aussi quelques points méritant leur attention.

Voici cinq idées d’actions particulièrement faciles à mettre en œuvre pour accomplir de nouveaux progrès en matière de santé et sécurité au travail.

S’assurer de la vérification des installations électriques

Plus de 78 % des entreprises suivies estime être exposée à un risque électrique, mais dans près de 30 % de celles-ci, la vérification des installations électriques n’est pas à jour. Or, les défaillances des installations électriques sont très fréquemment sources d’accidents et de sinistres. Selon l’INRS, dans les entreprises, 25 % des départs de feu sont liés à une installation électrique défectueuse et ils entraînent, dans 70 % des cas, la disparition de l’entreprise sinistrée… Comme l’explique Alexis d’Herbais, Directeur général de Pôle Vérification (Groupe Pôle Prévention), « les vérifications électriques réglementaires ne doivent pas être vues comme des obligations purement formelles. En effet, le rapport réglementaire rédigé à l’issue de la vérification par un organisme accrédité Cofrac est un outil de prévention qui permet de piloter les éventuels travaux de mise aux normes. Et c’est aussi un document officiel, opposable à l’administration (inspection du travail, commission de sécurité…) ou aux assurances en cas de sinistre ou d’accident du travail d’origine électrique. »

Mieux informer les salariés sur les risques chimiques

Plus de 88 % des entreprises utilisent des produits chimiques étiquetés avec des pictogrammes de danger. Le plus souvent, il s’agit toutefois de produits de nettoyage ménagers, présents en très faibles quantités. Mais, dans tous les cas, l’entreprise a l’obligation de mettre à disposition de ses salariés des Fiches de Données de Sécurité (FDS) des produits utilisés. Or, dans près de 37 % des entreprises concernées, ces fiches ne sont pas présentes, rédigées en français, consultées, respectées, ou transmises au Service de Prévention et Santé au Travail. Le respect de ce formalisme est une obligation légale qui ne devrait pas être négligée. De même, dans 22,19 % des cas, si les travailleurs exposés à ces produits par contact cutané, inhalation ou par ingestion sont bien identifiés, ils ne sont, en revanche, pas spécifiquement formés à leur utilisation : décryptage des pictogrammes, connaissance des incompatibilités, recours aux moyens de protection. Pour Benjamin Hily, IPRP du Groupe Pôle Prévention, “la sensibilisation des salariés aux risques chimiques est d’autant plus nécessaire qu’il s’agit le plus souvent d’un risque insidieux dont les effets sur la santé peuvent n’apparaître que longtemps après l’exposition”.

Bien établir des protocoles de sécurité des opérations de chargement et déchargement

Près de la moitié des entreprises (49,42 %) devant disposer d’un protocole de sécurité pour les opérations de chargement et de déchargement n’en ont établi aucun. Même si, parmi elles, certaines n’ont pas à gérer des flux importants de marchandises, cette obligation devrait être prise plus au sérieux. L’expérience prouve en effet que ces opérations sont porteuses de multiples risques pour les travailleurs qui y participent et pour les autres salariés présents : écrasements, chutes, etc. IPRP du Groupe Pôle Prévention, Jaafare Kanfouah, regrette ainsi que « trop d’entreprises voient encore ce protocole de sécurité comme un document de nature purement administrative, alors qu’il s’agit, en réalité, d’un outil opérationnel qui permet une meilleure coordination entre les différentes entreprises concernées par ces opérations ». Lire la suite

Prevention des risques – La belle maturité des TPE engagées

« L’évaluation et la prévention des risques ne sont plus envisagées comme des contraintes légales mais comme des leviers de performance. »

Souvent pointé du doigt, le retard des TPE en matière de prévention des risques ne constitue en aucun cas une fatalité. C’est l’un des principaux enseignements du 1er Observatoire Pôle Prévention des risques professionnels dans les petites entreprises récemment publié (1).

Un état des lieux inédit des risques professionnels

Réalisée à partir des données anonymisées issues des documents uniques d’évaluation des risques professionnels (DUERP) de près de 6000 entreprises suivies et épaulées par le Groupe Pôle Prévention, cette enquête mérite une grande attention en raison de sa méthodologie.

En effet, la plupart des études consacrées aux risques professionnels reposent sur une méthode déclarative : des employeurs ou des salariés déclarent les risques auxquels ils s’estiment exposés dans le cadre de leur activité. Cette étude-ci est d’une nature différente puisqu’elle permet, à travers les DUERP, d’avoir un état des lieux des risques réellement présents dans les entreprises mais aussi des moyens qu’elles mettent en œuvre pour les prévenir. Or, les résultats montrent que les TPE qui s’en donnent les moyens sont tout à fait en mesure d’évaluer et prévenir avec succès les risques professionnels auxquels sont exposés leurs salariés. Comme l’écrit Philippe Mège, directeur technique de Pôle Prévention, “dans la grande majorité des 5850 entreprises de notre éventail, les risques sont correctement identifiés, évalués et donnent lieu à des actions de prévention adaptées, même s’il reste, évidemment, des marges de progrès”.

La prévention comme démarche de progrès

Mieux : le plus souvent, les marges de progrès identifiées le sont par les entreprises elles-mêmes, si bien qu’il faut y voir non de véritables lacunes mais une volonté de faire toujours mieux en élaborant des plans d’actions sur plusieurs années. Ce point est crucial car il révèle que les TPE suivies ont parfaitement intégré la conception contemporaine de la prévention des risques ne consistant plus à se conformer simplement à des normes figées mais à s’engager dans une démarche de progrès continu. Très significativement, l’enquête montre ainsi qu’elles ne s’en tiennent pas à la seule prévention des “risques métiers” mais qu’elles adoptent de plus en plus fréquemment une approche globale des risques débouchant, in fine, sur des démarches d’amélioration des conditions de travail. Lire la suite

Les bureaux se refont une beauté pour faire revenir les travailleurs

« Pour faire revenir leurs salariés, les entreprises ont donc intérêt à veiller à leur proposer des bureaux non seulement fonctionnels mais esthétiques ».

Alors que beaucoup d’entreprises opèrent un rééquilibrage entre temps de présence au bureau et télétravail, une récente enquête de l’IFOP (1) met en évidence l’atout que représente la qualité esthétique des lieux de travail pour y faire revenir les salariés.

La beauté des locaux, source de bien-être professionnel

Sans surprise, l’enquête confirme que les bureaux esthétiques et bien tenus dopent le bien-être professionnel. En effet, “les salariés qui accordent une note esthétique très élevée à leurs bureaux (supérieure ou égale à 9 sur 10) ont également une note de bien-être largement supérieure (8,9 contre 7,1 en moyenne pour l’ensemble des salariés). À l’autre bout du spectre, ceux qui accordent une note esthétique égale ou inférieure à 5 /10 à leur lieu de travail, affichent une note de bien-être moyenne de 5,9, soit 1,2 point de moins que la moyenne générale”.

Compétition entre bureau et domicile

L’enquête démontre aussi que les salariés ayant la possibilité de télétravailler ont tout naturellement tendance à comparer leur bureau avec leur domicile. Si bien que les salariés qui estiment que leur espace de travail est “plus beau chez eux” pratiquent plus de travail à distance : 2,1 jours par semaine, contre 1,5 jour en moyenne. Or, selon l’enquête, ce serait aujourd’hui l’opinion de 43 % des travailleurs.

Pour faire revenir leurs salariés, les entreprises ont donc intérêt à veiller à leur proposer des bureaux non seulement fonctionnels mais esthétiques. C’est tout à fait possible : dès à présent, 53 % des salariés estiment que “leur bureau est un lieu de vie où ils aiment passer du temps” plutôt qu’“uniquement un lieu de travail où ils préfèrent passer le moins de temps possible”.

(1) 11e baromètre SFL-IFOP Paris Workplace 2024, novembre 2024, consultable sur www.ifop.com

Nouvel arrêté sur le dépannage et l’évacuation des véhicules en panne ou accidentés

Ce texte très technique clarifie les moyens et les droits d’une profession qui compte plus de 5 500 entreprises

L’arrêté du 30 septembre 1975 a été abrogé par l’arrêté du 27 juin 2024, entré en vigueur le 1er septembre 2024. Ce texte n’apparaissait plus adapté, notamment quant aux normes techniques des véhicules de dépannage et de remorquage utilisés par la profession. Si certaines dispositions ont été simplement complétées (signalisation et équipement des véhicules), des changements et des apports importants ont simultanément été apportés. Voici les principales évolutions à noter.

Une simplification des catégories de véhicules de dépannage autorisés

Un véhicule de dépannage appartient désormais à l’une des trois catégories suivantes :

  • véhicule porteur (catégorie P) : véhicule à moteur ou remorqué muni d’un ou de deux plateaux transporteurs de véhicules et équipé à demeure d’un dispositif assurant la mise en place d’un ou plusieurs véhicules en panne ou accidentés sur ce(s) plateau(x) ;
  • véhicule remorqueur (catégorie R) : véhicule à moteur dont l’aménagement comporte un dispositif de soulèvement installé à demeure et permettant le remorquage sans aucun débattement transversal d’un ou plusieurs véhicules en panne ou accidentés ;
  • véhicule mixte porteur/remorqueur (catégorie PR) : véhicule à moteur répondant simultanément aux définitions des véhicules porteurs et remorqueurs.

Une nouvelle autorisation de circulation vient remplacer la carte blanche

La mise en circulation d’un véhicule de dépannage est désormais subordonnée à une autorisation de mise en circulation dont le texte a établi un modèle. Elle est délivrée par l’autorité compétente, après vérification de la conformité du véhicule aux dispositions du nouveau texte ainsi qu’à celles du Code de la route, concernant le respect des charges maximales autorisées. Elle doit être présentée à tout contrôle routier et lors des contrôles techniques.
Les cartes blanches barrées de bleu délivrées avant le 1er septembre 2024 valent autorisation de mise en circulation jusqu’à leur remplacement par le service chargé des réceptions. Ce remplacement sera effectif à l’occasion de toute formalité administrative telle qu’une vente conduisant à l’édition d’un nouveau certificat d’immatriculation.

Des vitesses maximales de déplacement inchangées pour les véhicules en intervention, mais établies en fonction de critères différents

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