Rester assis au travail : un risque méconnu pour la santé

“Le pourcentage de personnes travaillant sur un ordinateur, un ordinateur portable ou un clavier tout le temps ou presque tout le temps est passé de 17,6 % en 2000 à 30,3 % en 2015.”


Un récent rapport de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-Osha) appelle à mieux prévenir les risques pour la santé induits par le maintien prolongé des positions assises ou debout au travail. Dans un contexte marqué par l’accroissement du travail sédentaire et l’explosion du télétravail, l’agence invite les employeurs européens à mieux évaluer et prévenir ce risque trop sous-estimé. Les experts sollicités rappellent notamment l’impact de cette posture de travail sur le développement des troubles musculosquelettiques (TMS), “première cause d’indemnisation pour maladie professionnelle en France” selon l’Assurance Maladies.

Dans l’imaginaire collectif, le travail assis n’est pas spontanément considéré comme dangereux. Et pourtant, à mesure que le travail sédentaire se répand en raison de la tertiarisation de notre économie, de nombreuses études pointent les risques insidieux que cette posture comporte pour la santé lorsqu’elle est adoptée de façon prolongée.

L’explosion du travail en position assise

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Prévenir les risques liés aux véhicules électriques et hybrides

Le nombre de véhicules hybrides et électriques est en augmentation constante. Afin d’alerter les garagistes et leurs salariés sur les risques spécifiques auxquels ils s’exposent en intervenant sur les véhicules dotés de ces nouvelles technologies, l’INRS a édité une brochure. Elle peut également être lue avec profit par les propriétaires de ces véhicules.

Près de 195 000 véhicules électriques et hybrides rechargeables ont été immatriculés en France en 2020, soit 125 000 de plus qu’en 2019. Et près de 90 000 l’ont été entre janvier et août 2021.

Risques électriques et chimiques


De nombreux garagistes sont donc amenés à accueillir ces véhicules pour révision, réparation, etc. Or,  ils présentent des risques spécifiques liés à la quantité d’énergie stockée dans leurs batteries. Comme l’explique la brochure de l’INRS, ces risques sont de deux natures. Il y a d’abord le risque électrique se déclinant ainsi :

  • Électrisation, électrocution, brûlure électrique.
  • Emballement thermique : brûlure thermique, incendie, explosion.
  • Arcs flash : choc électrique, brûlures, atteintes oculaires et auditives, incendie et explosion.

Mais il faut aussi compter avec le risque chimique : brûlure chimique, intoxication, dégagement d’hydrogène, explosion.

Nécessaire habilitation électrique


Du coup, l’INRS adresse une série de recommandations aux garagistes accueillant ce type de véhicules dont la “création d’un espace dédié” “seules les opérations portant sur ces véhicules sont autorisées”. Il rappelle aussi que certaines d’interventions les concernant doivent impérativement être réservées à des salariés disposant d’une habilitation électrique.

(1) Brochure ED 6423,
librement consultable sur www.inrs.fr

La prévention des risques – Vecteur d’intelligence collective

“Ce sont ceux qui connaissent le métier qui ont les solutions.” Cette phrase, souvent entendue en entreprise, ouvre le récent dossier que la revue Travail & Sécurité consacre aux idées de prévention venues du terrain (1). Elle exprime bien sûr une vérité.

Prêter attention aux idées venues du terrain


Comme le dit Éric Drais, responsable d’études à l’INRS, “les salariés apportent de la valeur ajoutée en s’interrogeant sur les questions de santé et sécurité qui les concernent directement.” En accomplissant chaque jour les tâches et les missions qui leur sont confiées, ils sont en effet très bien placés pour identifier les situations dangereuses, évaluer l’ergonomie d’un poste de travail, apprécier la pertinence d’un process ou juger de la fiabilité de tel ou tel matériel.
Tout employeur soucieux de prévention des risques se doit donc d’être à l’écoute de ses salariés et même d’encourager les remontées du terrain en matière de sécurité. De la sorte, il découvrira nécessairement des pistes d’amélioration.
Par son écoute, il démontrera aussi que les questions de sécurité sont réellement dignes d’intérêt à ses yeux et favorisera ainsi l’engagement de tous dans la pré­vention des risques.
La réalisation, ou la mise à jour, du document unique d’évaluation des risques (DUER) est, à cet égard, une occasion à saisir pour recueillir l’avis des travailleurs. Il est aussi une opportunité, pour la direction, de tester directement auprès des salariés concernés telle ou telle mesure envisagée, quitte à l’enrichir des remarques qu’ils formuleront. En effet, comme le souligne le magazine de l’INRS, “dans un sens comme dans l’autre, la santé et la sécurité au travail se nourrissent des échanges entre les différents acteurs de l’entreprise”.

Profiter du regard neuf des intervenants extérieurs


À notre sens, il convient même d’aller plus loin que ce dialogue bilatéral entre direction et salariés pour intégrer à cette réflexion collective les experts extérieurs à l’entreprise que sont les intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP). Souvent sollicités par les entreprises pour les épauler dans la réalisation de leur DUER, ceux-ci n’ont pas pour seule mission de s’assurer que l’entreprise est en règle avec la législation. Ils ont aussi un rôle de conseil auprès des employeurs. Lire la suite

Loi du 2 août 2021 “pour renforcer la prévention en santé au travail” Les principales dispositions et innovations que doivent connaître les employeurs

Portée par les députées LREM Charlotte Parmentier-Lecocq et Carole Grandjean, la loi n° 2021-1018 du 2 août 2021 “pour renforcer la prévention en santé au travail” transpose l’Accord national interprofessionnel conclu le 10 décembre 2020 par les partenaires sociaux en vue de réformer la santé au travail. Sans prétendre à l’exhaustivité, nous présentons ici les principales dispositions intéressant directement les employeurs, en laissant de côté les pans de cette loi qui portent sur l’architecture administrative du système français de santé au travail.

1 – Le rôle du document unique élargi et renforcé

Conservation du document unique sur 40 ans. Le contenu et le rôle du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUER) sont renforcés. Ainsi, la loi prévoit une conservation des mises à jour successives du document unique sur une durée minimum de 40 ans. L’objectif est de faire du document unique, un outil permettant la traçabilité collective des expositions. Pour garantir cette conservation, un amendement du Sénat a prévu le dépôt dématérialisé du DUERP et de ses mises à jour sur un portail numérique géré par les organisations d’employeurs. Lire la suite