Janvier 2020 – Altersécurité n°159

Éditorial – Pour garantir l’équilibre du système de retraite : la santé et la sécurité au travail au cœur des solutions durables.

Dossier du mois – Salariés et entreprises plébiscitent la formation Sauveteur secouriste du travail.

Veille du mois – Nuisances sonores : 59 % des travailleurs français gênés par le bruit.

Ressource du mois – Radiographie des violences en milieu de santé.



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Pour garantir l’équilibre du système de retraite – La santé et la sécurité au travail au cœur des solutions durables

“les personnes de 50 à 59 ans qui ont été durablement exposées à des pénibilités physiques sont moins souvent en bonne santé et également moins souvent en emploi après 50 ans, notamment quand elles ont cumulé plusieurs facteurs de pénibilité”.


“Les seniors devenus inactifs avant d’avoir liquidé leur retraite indiquent que les principaux motifs d’arrêt d’activité ont été un licenciement (37 %) ou des problèmes de santé rendant le travail difficile (35 %)”, souligne une récente note d’un collectif d’agents de la Dares du Ministère du Travail(1). Bien que sa diffusion ait à l’évidence été motivée par une opposition à l’actuelle réforme des retraites, cette donnée a le mérite de souligner une réalité trop souvent oubliée : l’avenir de notre système de retraites est grandement tributaire des questions de santé et de sécurité au travail.

Le défi du vieillissement de la population active

En effet, comme chacun le sait, l’actuelle réforme des retraites est grandement motivée par deux considérations démographiques. La première tient à l’avancée en âge des générations nombreuses issues du baby-boom, dont les retraites devront être payées par les actifs des générations suivantes, beaucoup moins nombreuses, pour lesquelles cela risque donc de représenter un fardeau beaucoup trop lourd. La seconde est le constat incontestable de l’allongement de la durée de vie. D’où la tendance, dans tous les pays à la population vieillissante, à reculer l’âge de la retraite de façon à contribuer à l’équilibre du système. Lire la suite

Salariés et entreprises plébiscitent la formation Sauveteur secouriste du travail

« 45,6 % des SST déclarent “avoir apporté, depuis la formation, leur aide lors d’une situation nécessitant de porter secours dans l’entreprise”.


Une enquête publiée par la revue Références en santé au travail révèle que les salariés ayant suivi une formation sauveteur secouriste du travail (SST) sont en mesure d’intervenir en cas d’accident mais aussi de mieux prévenir les risques dans leur entreprise.

Plus d’un million de salariés français suivent chaque année une formation pour devenir sauveteur secouriste du travail ou actualiser leurs compétences en la matière. Une récente enquête réalisée pour l’INRS auprès de 1.800 salariés formés et 250 chefs d’entreprise met en lumière les bienfaits de cette formation.

La moitié des SST ont déjà porté secours dans leur entreprise

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Nuisances sonores : 59 % des travailleurs français gênés par le bruit

“Pour 40 % des salariés français, le bruit et les nuisances sonores au travail entraînent une perte de productivité. »


L’édition 2019 de l’enquête “Bruit, santé auditive et qualité de vie au travail” réalisée par l’Ifop pour l’association JNA confirme que la gêne causée par le bruit sur le lieu de travail représente  un  phénomène  massif.  Trop  souvent  négligées, les nuisances sonores représentent un authentique risque professionnel aux effets délétères pour la santé des travailleurs et la performance des entreprises.

Le BTP et l’industrie pas seuls concernés

Dans l’imaginaire collectif, les nuisances sonores concernent avant tout les travailleurs de l’Industrie et du BTP… L’enquête de l’Ifop bat en brèche ce préjugé : tous secteurs confondus, six salariés sur dix déclarent être “personnellement gênés par le bruit et les nuisances  sonores  sur  leur  lieu  de  travail”. Les différences portent plutôt sur la source de la gêne : tandis que, pour 33 % des ouvriers, elle provient d’abord des matériels utilisés, ce n’est le cas que pour 20 % des salariés dans leur ensemble. De même, 26 % des cadres et professions intellectuelles supérieures se disent “avant tout gênés par les conversations téléphoniques”, alors que ces dernières ne sont citées en premier que par 13 % de l’ensemble des travailleurs.

Le bruit, enjeu majeur de santé et de sécurité

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Radiographie des violences en milieu de santé

“Angoisse, frustration, démoralisation, épuisement moral, lassitude, stress, peur…”


Tels sont quelques-uns des termes utilisés par les professionnels de santé pour décrire leur ressenti face aux violences dont ils sont victimes dans l’exercice de leur métier, le plus souvent de la part de patients ou des personnes qui les accompagnent. Preuve de l’ampleur prise par le phénomène, depuis 2005 celui-ci est suivi par un organisme dédié : l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) qui vient de publier son rapport 2019 (1).

Une large palette de violences

En 2018, l’ONVS a reçu plus de 23 000 signalements de violences de la part de 426 établissements de santé. Loin d’être exhaustive cette base de données permet toutefois de dresser une typologie des violences subies. En l’occurrence, 20 % visent les biens et 80 % les personnels. Depuis les incivilités jusqu’aux agressions caractérisées, la palette des situations vécues par les personnels est vaste. Un verbatim permet de s’en faire une idée : “Patient de 16 ans, admis pour une plaie à l’arme blanche dans le dos. Agressif, refusant tous les soins, violent, il essaie de nous frapper, insultant, nous crache dessus à plusieurs reprises.” ; “Deux individus armés de couteaux entrent dans les Radiographie des violences en milieu de santé urgences à la recherche d’une personne suite à une rixe dans la rue, pour ‘finir le travail’ sur un patient arrivé plus tôt pour plaie par couteau” ; “Un patient est venu avec son groupe d’amis au sein du service des urgences. Ces derniers sont montés dans l’ambulance privée stationnée dans le hangar et ont fait sonner la sirène du véhicule. Par la suite un des amis urine de la rambarde et devient agressif et insultant quand une infirmière lui fait remarquer son incivilité.”, etc. Lire la suite