Le document unique, vecteur de bon sens

Des salariés menacés de sanction s’ils se promènent sur une plateforme pétrolière avec une tasse à café sans capuchon. Un règlement exigeant que des travailleurs portent un casque lorsqu’ils marchent dans un champ de blé. Des pompiers interdits d’utiliser un escabeau dans leur caserne…

Pour Mikael Mourey, ces exemples d’absurdités réglementaires, glanés au fil d’une carrière qui l’a mené des marins-pompiers de Marseille à la direction santé et sécurité d’un grand groupe, témoignent de la dérive bureaucratique qui menace la prévention des risques.

Contre la fuite en avant réglementaire.

Comme il l’explique dans un récent ouvrage (1), ces règlements tatillons constitueraient l’héritage d’une approche bureaucratique de la sécurité datant de l’époque taylorienne avec ses tâches simples, répétitives et normées. Dans cet univers prévisible, la recherche de la conformité à la règle pouvait avoir du sens, si bien qu’elle a permis de diviser par quatre le nombre d’accidents mortels en France entre 1950 et 1990. Mais ce système serait désormais à bout de souffle puisque, malgré l’inflation des règles, le nombre d’accidents graves tend à se stabiliser depuis trente ans.

D’où une fuite en avant : puisque le nombre d’accidents ne baisse plus, c’est qu’il faut plus de règles et de normes, toujours plus strictes et contraignantes ! Fatale erreur, car lorsqu’un certain niveau de sécurité est atteint, “plus de règles” ne signifie pas “plus de sécurité”. Parmi d’autres effets pervers, l’auteur remarque que cet empilement de règles conduit à être davantage obnubilé par la conformité formelle aux règles que par la sécurité réelle. Lire la suite

Mieux prévenir le risque routier en mission

« Comme tout risque professionnel, le risque routier  doit faire l’objet d’une évaluation. L’employeur est en effet tenu par le Code du travail de faire l’inventaire et l’évaluation des risques identifiés dans l’entreprise, risques qui seront inscrits dans un ‘document unique »

En décembre dernier, une instruction interministérielle réalisée conjointement par le ministère du Travail et celui de l’Intérieur a présenté le plan d’action qui sera décliné pour les années à venir afin d’inciter les entreprises à mieux prévenir le risque routier professionnel. Les entreprises qui souhaitent toutefois s’engager dès à présent dans ce chantier peuvent s’appuyer sur les recommandations formulées par une récente brochure de l’INRS et l’Assurance maladie consacrée au risque routier en mission.

  1. Améliorer le management des déplacements

“La première mesure de prévention consiste d’abord à s’interroger sur la nécessité de prendre la route. Réduire de 10 % les déplacements routiers des collaborateurs réduit d’autant le risque d’accident. « Les experts suggèrent ainsi de recourir à des solutions techniques telles que les audioconférences, les visioconférences, Internet et l’intranet qui permettent de travailler à distance. Avec, à la clef de substantielles économies de temps, de transport et d’hébergement. Lire la suite

Plus des 3/4 des salariés français satisfaits de leur travail

“Fin 2018, quelque 76 % se déclarent satisfaits de leur situation professionnelle, soit une hausse significative de 4 points en un an, après plusieurs années de relative stagnation”, relève Romain Bendavid, Directeur de l’Expertise Corporate et Climat Social de l’IFOP. Selon les données recueillies par l’Institut, les principaux ressorts de cette satisfaction sont “le contenu du travail (estimé satisfaisant par 80 % des salariés français)”mais également “les enjeux d’organisation comme une perception d’autonomie (satisfaisant pour 87 %), ainsi que les conditions matérielles (71 %) et l’environnement sonore (66 %)”. Parmi les points susceptibles d’amélioration, le stress est pointé par 50 % des salariés et par 58 % des cadres. Autre fait significatif : “36 % des salariés attendent en priorité d’une entreprise la prise en compte du bien-être des collaborateurs, au-delà de son objectif de performance”. Or la marge de progrès est ici importante : “44 % des salariés estiment en effet que le bien-être au travail n’est pas actuellement un enjeu prioritaire au sein de son entreprise alors même que la complémentarité entre notions de bien-être et de performance au travail est soulignée par 87 % des interviewés”.

Pour aller plus loin : Focus Ifop n°189, février 2019, librement consultable sur www.ifop.com

La Belgique lance un vaste projet pilote de lutte contre le burn-out

« Il faut sortir de l’affrontement stérile entre, d’un côté, ceux qui utilisent les risques psychosociaux pour mettre en accusation les employeurs prétendument insensibles et cyniques et, de l’autre côté, ceux qui rejettent la faute sur la prétendue fragilité des salariés en souffrance.”

Doté d’un budget de 2,5 millions d’euros, ce programme révèle les débats persistants entre les tenants d’une approche thérapeutique et les promoteurs d’une approche organisationnelle.

Le 17 janvier dernier, la ministre belge de la Santé a donné le coup d’envoi de plusieurs projets pilotes contre le burn-out. Ils prévoient notamment un trajet d’accompagnement spécifique pour les travailleurs en souffrance des secteurs hospitalier et bancaire particulièrement exposés aux risques psychosociaux. D’autres secteurs suivront si les résultats s’avèrent concluants.

Accompagnement des travailleurs en souffrance

Cet effort sans précédent dans le royaume résulte d’une prise de conscience de l’importance du phénomène. Selon l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (Inami) “quelque 36 % des 400.000 arrêts de travail de plus d’un an recensés en Belgique résultent de pathologies psychiques comme le stress, la dépression et le burn-out”. Lire la suite