Octobre 2017 – Altersécurité n°134 – Hyper-connexion : un problème de comportement plus que de droit.

Éditorial – Hyper-connexion : un problème de comportement plus que de droit.

Dossier du mois – Mieux gérer les changements pour réduire leur impact négatif sur la santé mentale des salariés.

Veille du mois – Obligation de sécurité de résultat : la Cour de cassation précise sa position.

Ressource du mois – Un film d’animation sur la prévention des risques dans le transport routier.



Voir le document

Mieux gérer les changements pour réduire leur impact négatif sur la santé mentale des salariés

stress au travail Plongées dans un environnement extrêmement instable, les entreprises sont contraintes de s’adapter continuellement à des mutations de toutes natures : économiques, technologiques, commerciales, juridiques, etc. Or, comme le rappelle une récente étude de la Dares, ces changements organisationnels incessants aggravent considérablement le risque dépressif chez les salariés concernés.Les dirigeants et managers disposent toutefois d’une parade efficace : l’information, la consultation et la participation des salariés aux changements envisagés.

Le sentiment d’insécurité, premier facteur de stress au travail

Selon une enquête d’opinion réalisée pour le compte de l’Agence européenne pour la santé et la sécurité au tra­vail (EU-OSHA), le premier facteur de stress au travail en Europe est “la réorgani­sation du travail ou l’insécurité de l’emploi”, loin devant “la charge de travail” ou “le harcè­lement” (1). En raison de l’in­certitude et de l’instabilité qui caractérisent désormais le monde économique, 24 % des salariés disent “craindre pour leur emploi dans l’année qui vient” tandis que 21 % affirmaient “vivre des changements imprévi­sibles et mal préparés” dans leur travail”. Les salariés contemporains sont donc confron­tés à un vif sentiment d’insécurité.

Un risque fortement accru de dépression

Or, comme le souligne la Dares, “l’insécu­rité de l’emploi et du travail est associée à un risque accru de dépression”. Parmi les salariés n’ayant pas de crainte pour leur emploi et ne vivant pas de changements imprévi­sibles, seuls 7 % présentent un symptôme dépressif contre 28 % parmi ceux qui vivent à la fois la crainte pour leur emploi et des changements imprévisibles. “Toutes choses égales par ailleurs, les personnes confrontées à la crainte pour leur emploi couplée à des chan­gements imprévisibles et mal préparés ont un risque 2,8 fois supérieur de présenter un symp­tôme dépressif que ceux qui ne connaissent pas cette insécurité. Ce risque est multiplié par 1,6 pour les personnes qui vivent des chan­gements imprévisibles mais ne craignent pas pour leur emploi et par 1,5 pour celles qui craignent pour leur emploi sans vivre de chan­gements imprévisibles”, écrivent les analystes de la Dares. Lire la suite



Voir le document

Un film d’animation sur la prévention des risques dans le transport routier

Dans ce nouvel épisode, Napo est confronté aux principaux facteurs de risque présents dans le transport professionnel : organisation des déplacements, météo, marche arrière, charge excessive, téléphone au volant, etc.

L’art de la prévention repose pour une grande part sur une sensibilisation conti­nue des personnels aux risques présents dans leur activité.

Une sensibilisation en 10 minutes

À cette fin, les films d’animation mettant en scène Napo dans une grande variété de situa­tions se révèlent de précieux supports. Le dernier né de cette série comptant déjà 25 épisodes est consacré au transport routier. Il réussit le tour de force de présenter de façon synthétique, rigoureuse et humoristique, les principaux risques auxquels doivent faire face les chauffeurs mais aussi leurs collègues. L’un des points forts du film est en effet de bien montrer que la sécurité des déplacements re­pose, pour une grande part, sur l’organisation de l’entreprise. Il incite donc à prolonger cette sensibilisation par la mise en place d’une véri­table politique de prévention du risque routier professionnel. Lire la suite

Les nouvelles frontières du travail à l’ère numérique

Par Patrice Flichy, Le Seuil, septembre 2017, 432 p. 24 €.

Digitalisation, numérisation, robotisation et bien sûr “ubérisation”… Tels sont les termes généralement utilisés pour dé­crire la révolution numérique qui boule­verse nos façons de vivre et de travailler, suscitant aussi bien des craintes exagé­rées ou des espoirs démesurés. Tandis que certains y voient la cause principale de la précarisation du travail, d’autres annoncent la fin du salariat, voire du tra­vail lui-même sans que l’on sache d’ail­leurs bien s’il s’agit d’un rêve ou d’un cauchemar.

Le mérite de Patrice Flichy est de ne pas borner sa réflexion sur ces phéno­mènes à leur dimension technologique. Professeur de sociologie à l’université de Marne-la-Vallée, il perçoit en effet que les évolutions en cours résultent aussi d’une mutation des valeurs et aspira­tions de nos contemporains, notamment s’agissant de leur rapport au travail.

Il remarque ainsi que “de plus en plus d’hommes et de femmes souhaitent gagner en autonomie, se singulariser, valoriser leur réputation, se réaliser dans ce qu’ils font. Le numérique leur fournit la possibilité de rapprocher leur travail et leurs passions, de mobiliser leurs ressources personnelles pour inventer des formes d’activités à travers les­quelles ils puissent se définir”. Autant de remarques qui doivent absolument être intégrées dans la nécessaire réflexion sur le bonheur au travail sous peine de passer à côté de ce que l’auteur nomme une “révolution silencieuse”.

Réforme du Code du travail – Qui va prendre en charge les attributions du CHSCT ?

Comité social et économique « À compter de janvier prochain, une nou­velle instance sera mise en place dans toutes les entreprises d’au moins 11 sala­riés : le Comité social et économique (CSE). »

La réforme du Code du travail actuellement menée par le gouvernement prévoit la fusion des anciennes instances représentatives du personnel au sein d’un Comité social et économique (CSE), signant notamment la disparition du CHSCT. Toutefois, les attributions qui étaient les siennes seront, pour l’essentiel et moyennant quelques conditions, reprises par le CSE.

À compter de janvier prochain, une nou­velle instance sera mise en place dans toutes les entreprises d’au moins 11 sala­riés : le Comité social et économique (CSE). Celui-ci remplacera dans les entreprises de plus de 50 salariés les actuelles instances représentatives du personnel, à savoir les délégués du personnel, le comité d’entre­prise et le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).

La nouvelle instance conservera pour l’essen­tiel les compétences des précédentes. Ainsi, le CSE disposera toujours de la capacité d’agir en justice et de demander des expertises. En outre, comme le précise l’édition d’octobre magazine Travail & Sécurité, “une commission spécifique santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) devra être mise en place au sein du CSE, dans les entreprises (ou établissements distincts) d’au moins 300 salariés, ainsi que dans les instal­lations classées Seveso, en particulier”. Lire la suite