L’INÉLUCTABLE essor de la prévention
Les décrets et arrêtés publiés le 31 décembre 2015 ont achevé la mise en place du Compte Personnel de Prévention de la Pénibilité (C3P). Les obligations déclaratives et les coûts qu’il génère lui valent d’être fortement contesté par les organisations représentatives des employeurs, au point que l’Etat s’est vu contraint de lancer dès janvier 2016 une “mission d’évaluation” qui “permettra de mettre en place un dispositif de suivi à même d’évaluer dans la durée, la pertinence du compte pénibilité”. On ne saurait mieux annoncer l’incertaine pérennité du compte pénibilité.
Prévention de la pénibilité : une évolution dictée par la démographie
Mais le vrai sujet, ce n’est pas le compte pénibilité, c’est la prévention de la pénibilité. Et là-dessus tout le monde est d’accord. Au-delà de ce dispositif précis, qui sera tôt ou tard remplacé par un autre, puis encore un autre et ainsi de suite, le fait majeur est que la prévention de la pénibilité fait désormais partie des préoccupations incontournables des employeurs. Elle s’inscrit dans un mouvement de fond “durable, identifiable et irréversible”, pour paraphraser la définition légale de la pénibilité. En Europe, l’espérance de vie a presque triplé en deux siècles. Dans son scénario dit “central” de projection démographique, l’INSEE attend pour 2050 – c’est demain – une espérance de vie à la naissance en France de 91,1 ans pour les femmes et 86 ans pour les hommes. Nombre de bébés nés en 2016 finiront centenaires. Lire la suite →