Conditions de travail 2005-2013 : un travail plus intense et plus coopératif

Dares Analyses 49 couv“Entre 2005 et 2013, les changements organisationnels ont repris et les contraintes de rythme se sont accrues”, observent les experts de la Dares, à partir des enquêtes “Conditions de travail” réalisées tous les sept ans.

Un rythme de travail plus contraint

Les analystes du ministère du Travail expliquent cette intensification par une diffusion des contraintes relatives au rythme de travail. En effet, alors qu’auparavant les secteurs de l’industrie et des services avaient chacun leurs contraintes propres, désormais “près d’un tiers des salariés cumulent des contraintes de type marchand (avoir son rythme de travail contraint par une demande extérieure – clients, public) avec des contraintes de type industriel (avoir son rythme de travail contraint par la cadence automatique d’une machine ou encore par des normes ou des délais à respecter)”.
L’étude pointe aussi l’essor de l’informatique : “la part des salariés dont le rythme de travail est imposé par un contrôle ou un suivi informatisé est passée de 25 % en 2005 (1) à 35 % en 2013”. Ce phénomène s’observe pour toutes les catégories socioprofessionnelles, mais il touche particulièrement les cadres (+12 points) et les professions intermédiaires (+13 points).

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Pour bannir l’alcool au travail, une note de service suffit désormais

no-wineUn décret entré en vigueur le 3 juillet 2014 permet désormais aux employeurs de limiter voire proscrire la consommation de boissons alcoolisées dans les locaux de l’entreprise via une simple note de service. Sans révolutionner les pouvoirs dévolus en la matière aux employeurs, ce décret facilite leur mise en œuvre. Au passage, il rappelle aussi que le défaut de réglementation de la consommation d’alcool sur le lieu de travail peut engager leur responsabilité…

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Facteurs Humains et Organisationnels de la Sécurité : découvrir “l’analyse approfondie d’événement”

Cahiers Securité IndustrielleLa nouvelle édition des Cahiers de la Sécurité Industrielle est parue. Les membres de l’Institut pour une Culture de Sécurité Industrielle s’attachent à dégager une méthodologie d’analyse des causes profondes – tant humaines qu’organisationnelles – des accidents. Ils visent ainsi à optimiser les retours d’expérience pour la prévention des accidents.
Pour les auteurs, il convient en effet de se refuser à “concevoir un événement comme le résultat d’un concours de circonstances malheureux” : un accident a toujours des causes et elles peuvent être corrigées pour éviter qu’il ne se reproduise à l’avenir.

Pour aller plus loin : Cahiers de la Sécurité Industrielle, mai 2014, 82 p.

Comportements hostiles au travail : plus de 20 % des salariés concernés

Dares Analyses n°44Quelque 22 % des salariés français déclarent que, “dans le cadre de leur travail, ils sont confrontés systématiquement à un ou des comportements hostiles”, rapporte une récente note d’analyse de la Dares du Ministère du Travail. Selon les auteurs, ces comportements peuvent prendre différentes formes. Les femmes se plaignent plus souvent de “marques de mépris”, tandis que les hommes déplorent plus volontiers des “dénis de reconnaissance du travail”.

Une cause importante d’absentéisme

Fort heureusement, les cas d’“atteintes dégradantes” sont beaucoup moins fréquents. Mais tous les comportements hostiles ont un impact négatif sur la santé des travailleurs concernés. Selon la Dares, “les victimes se déclarent plus souvent en mauvaise santé, ont davantage d’accidents du travail et sont plus
souvent absentes de leur travail que l’ensemble des salariés”. Et bien sûr, plus les comportements sont graves plus ils ont un fort impact : “Les salariés qui déclarent être l’objet de comportements hostiles dans leur travail perçoivent beaucoup plus souvent (31 %) leur état de santé comme altéré que l’ensemble des salariés (18 %). Ce taux peut aller jusqu’à 42 % pour ceux qui se disent victimes d’une atteinte dégradante.”

Pour aller plus loin : Dares Analyses n°44, de juin 2014.

Les troubles cognitifs dus aux solvants persistent dans la durée

imagesNettoyer les métaux, diluer les peintures, décaper les vernis, purifier les parfums lors de leur fabrication… Les solvants ont trouvé de multiples usages professionnels. On sait que l’exposition répétée à ces liquides peut provoquer des cancers et être néfaste pour la fertilité. Elle peut aussi être à l’origine de
troubles de la motricité, de dépression et de troubles cognitifs. En revanche, on ignorait encore si ces derniers persistaient longtemps après l’exposition. Une étude publiée conjointement dans la revue Neurology par des chercheurs français de l’Inserm et leurs collègues américains de Harvard vient hélas de démontrer que ces effets néfastes étaient pérennes.

Après avoir soumis 2143 hommes âgés de plus de 55 ans, retraités en moyenne depuis 10 ans, à des tests cognitifs, ils ont en effet mis en évidence que ceux ayant été soumis à de fortes expositions aux solvants obtenaient des résultats significativement moins élevés que les personnes non exposées. Des résultats
qui incitent à redoubler de précaution lors de l’usage de ces produits.

Pour aller plus loin : consulter le communiqué de l’Inserm.