Faire face à l’inquiétant rebond de l’absentéisme
Contrairement à une idée reçue, 46 % des jeunes de 18 à 34 ans ont eu un arrêt maladie contre seulement 34 % des plus de 50 ans. Les femmes sont également surreprésentées : 48 % d’entre elles ont été arrêtées contre 27 % des hommes.
L’absentéisme est un sujet de préoccupation croissant pour les chefs d’entreprise. En 2020, 51 % le considéraient comme “important”. Ils sont désormais 59 % à le penser et même 76 % parmi les dirigeants d’entreprise de plus de 50 salariés. C’est l’un des enseignements de la dernière édition du Baromètre annuel « Absentéisme » de Malakoff Humanis dont les données permettent, depuis 7 ans, de mieux cerner les contours de ce phénomène si néfaste pour le bon fonctionnement des entreprises.
42 % des salariés ont eu un arrêt de travail en 2022
Il est vrai que les chiffres ne sont pas bons. En 2022, 42 % des salariés se sont vus prescrire un arrêt maladie. Après une baisse significative durant la période Covid, le taux d’absentéisme a ainsi retrouvé son niveau élevé de 2016 (41 %). Derrière ce taux relativement stable depuis 7 ans, se cachent toutefois de nombreuses disparités. Le baromètre établit que certaines catégories de salariés sont plus sujettes
que d’autres aux arrêts maladies. Contrairement à une idée reçue, 46 % des jeunes de 18 à 34 ans ont eu un arrêt maladie contre seulement 34 % des plus de 50 ans. Les femmes sont également surreprésentées : 48 % d’entre elles ont été arrêtées contre 27 % des hommes.
Les experts y voient une conséquence de leur plus grande exposition aux obligations familiales. L’étude souligne ainsi qu’en 2022, 66 % des personnes élevant seules leurs enfants ont recouru à un arrêt maladie. Or il s’agit le plus souvent de femmes. Les dirigeants ont parfaitement conscience que les situations de fragilité personnelle de leurs salariés ont un fort impact sur leur absentéisme. En 2022, cette explication est avancée par 27 % des chefs d’entreprise contre 20 % en 2020. Toutefois cela ne les conduit évidemment pas à considérer que les conditions de travail n’ont aucun impact sur l’état de santé de leurs salariés. En effet, même si les maladies courantes et saisonnières restent le premier motif d’arrêt de travail, l’impact des maladies professionnelles est loin d’être négligeable. Lire la suite →